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lundi 22 avril 2013

Focus enduit terre-plâtre

J'ai été rapide dans le post précédent ; je reviens donc sur la technique et le mélange.
D'abord les proportions : 2 volumes de terre pour un volume de plâtre. En réalité, nous avons mis moins de plâtre et ça a très bien marché tout de même. Quant à l'eau... c'est au jugé, mais il faut que le mélange soit suffisamment ferme pour ne pas éclabousser partout et pour bien accrocher.
Nous n'avons pas tamisé la terre... les grumeaux récalcitrants étaient enlevés au fur et à mesure...
A noter : il ne faut surtout pas mouiller la couche d'accroche, le plâtre adhère bien mieux sur du sec.
Julien a fait les mélanges dans la bétonnière ; nous avons d'abord tenté avec un malaxeur au bout de la perceuse... mais le plâtre est si lourd que c'était impossible !
Voilà pour le mélange.
Ensuite, la technique d'application :
il faut projeter l'enduit sur le mur et l'étaler, tout simplement, à l'aide de la petite galette en plastique découpée dans un sot :

Ne surtout pas travailler l'enduit avec les mains : il préfère la peau et y reste collé ! Donc toujours utiliser la galette bien humide. L'astuce est d'humidifier : le plâtre se retravaille très bien pour peu qu'il reçoive un bon coup d'eau au pulvérisateur. La terre semble ralentir sa prise, du coup, on peut très bien retravailler le lendemain, voire le surlendemain, sans problème.
La galette permet de passer partout et de bien épouser les courbes du mur - n'hésitez pas à la rincer souvent. Pour les arrondis sortant, il est plus simple d'utiliser un bout de papier étanche (moi j'ai pris une chute de frein-vapeur, mais on peut utiliser un film cellophane je suppose...). Pour les arrondis rentrant, c'est plus simple, sauf quand l'espace est exigu...là, il faut se débrouiller !

Je pense que je n'ai rien oublier...
En tout cas, sachez que le rendu est très beau (les photos ne sont pas très conformes à la réalité...) et que cet enduit peut se cirer à la cire d'abeille, ce qui lui donnera un aspect plus lisse et satiné (car le plâtre est tout de même un peu terne !). Je ferais un autre post quand sera venue l'heure du cirage !
Voici d'autres photos : 


on en profite pour finir cette cloison...

un arrondi sortant le long de la fenêtre

un arrondi rentrant, de l'autre côté
Quelques semaines plus tard, je reprends ce post pour l'enrichir un brin.
Nos enduits terre-plâtre ont fissuré et on ne sait pas trop pourquoi : peut-être la paille n'était-elle pas suffisamment tassée ? Peut-être la couche d'enduit était-elle trop épaisse ou trop fine ? Peut-être que l'accroche en barbotine n'était pas un support adéquat ? Quoiqu'il en soit, nous avons repris tout ça en bouchant les fissures (il faut le ouvrir - j'ai utilisé un tournevis - afin que l'enduit de rebouchage pénètre bien dedans) avec un enduit terre plâtre davantage chargé en plâtre. Puis, quelques jours plus tard, nous avons passé une seconde couche d'enduit  (1 plâtre, 1 terre tamisée à 1,6mm). Cette seconde passe s'est étalée sans difficulté en une fine couche d'1,6mm maxi et a adhéré avec beaucoup d'aisance à la première. Elle ne présente aucune fissure et aucun retrait.  Nous en sommes très contents.
Sachez que cet enduit peut se travailler un peu comme la chaux : il est tout à fait possible de le lisser/ferrer quelques petites minutes après sa pose, et le résultat est un mur tout lisse et brillant, ne faisant aucune poussière. Nous ne l'avons pas fait partout car nous avons découvert ça trop tard ! On va essayer de poncer afin d'égaliser la surface, et passer une cire d'abeille pour rendre les murs bien lisses.
(des photos à venir)



* * *
J'en profite pour vous montrer que le maniement de la galette est très concluant sur le cob également !
Nous avons commencé à enduire la salle de douche afin de cacher les montants de bois et les tuyaux de plomberie et avons bien lissé le cob afin de réaliser une sous-couche nickel qui accueillera le tadelakt (nous avons fait un petit rebord tout le long de la douche, en cob évidemment, à l'aide de quelques clous et de grillage : un jeu d'enfant ! - rebord qui servira pour poser le savon, le rasoir... et quoi d'autre ?) :


On voit nettement que la partie supérieure n'a pas été lissée. 
Et cela vous permet aussi de voir le grillage bien fixer aux montants de bois et au mur...
(tiens, je me rends compte que les arrivées d'eau ne sont pas complètement à niveau ! tant pis... le mitigeur sera un peu penché !



Pour le reste...?
La suite, au prochain épisode !



vendredi 19 avril 2013

Petit à petit...tout y passe !


Je commence donc ce nouveau post par une photo de l'extérieur : les couvreurs nous ont livré les tuiles, et les voici donc en place, après quelques heures de manutention ! Reste à les concasser à coups de massette... un travail de bagnard... mais on n'est pas pressé !



L'appentis s'arrime au sol : Julien a coulé le béton de chaux dans chaque pneus. Nous attendons la livraison des tôles pour le couvrir et y ranger tout ce qui traîne - et ce n'est pas peu !


 


Voici la bonne surprise du week-end dernier ! Les voisins ont entrepris de tailler cette affreuse haie de palme qui nous cachait le lumière matinale : un vrai plaisir !



Passons maintenant à l'intérieur.
D'abord, un aperçu de la dalle, qui, quoi qu'on en dise, a bien l'air de sécher ! On le voit à la couleur (en brun, du cob frais ; au-dessous, la dalle, couleur terre sèche).
Ce sont évidemment les parties qui ont profité du soleil de l'hiver en direct qui ont séché totalement. Le reste prend son temps... pas de miracle, mais c'est en très bonne voie !


Ensuite, l'électricité.
Les saignées se font très facilement dans la bauge, pourvu qu'on ait une meuleuse (merci Sylvain !). Il n'y a vraiment aucun problème de solidité. La bauge ne s'effrite pas mais se comporte un peu comme une pierre tendre. Toutes les saignées sont faites et bouchées :



La bauge appliquée pour reboucher à sécher un quelques petits jours (même pas trois je crois...). C'est sans doute parce qu'on n'a pas suffisamment humidifié avant de l'appliquer, du coup, toute l'humidité a été absorbée par le mur. Erreur négligeable en l’occurrence, mais de laquelle nous tirons une leçon pour les enduits à venir : il faudra mouiller, mouiller, et encore mouiller, sinon, ils se décolleront !


 

Après, la plomberie.
Nous avons passé nos tuyaux de PER partout afin de pouvoir lever la fin des cloisons. Rien à signaler, c'est très facile après une petite explication (merci Sylvain - encore). Notons tout de même que les trous dans les cloisons en béton de paille se font très bien et sans rien endommager : c'est solide et épais tout ça ! (nous avons percé la bauge et fiché des chevilles pour fixer les colliers : là encore, aucun problème).



Maintenant, revenons à ce satané frein vapeur !
L'astuce du lait de chaux a parfaitement fonctionné : ça colle à max !
Julien a monté du cob au-dessus des linteaux pour finir et bien emprisonner le frein vapeur.
Pour le reste, côté isolation, nous avons eu quelques surprises... Nos fournisseurs de matériaux nous ont appris que la ouate de cellulose sans sel de bore était, une fois insufflée, d'une puanteur insoutenable (dûe à l’ammonium utilisé pour remplacer le sel de bore...), tant et si bien qu'elle n'est plus appliquée et que celle avec sel de bore a été remise en circulation malgré les directives européennes... Bref, un sac de nœuds ! Nous changeons donc notre fusil d'épaule pour insuffler une autre isolation (on ne va pas tout défaire maintenant !) : notre choix s'est porté sur la laine de mouton en vrac (qui est 100% naturelle bien que lavée et traitée antimites, évidemment, mais sans ajout d'agent liant genre polyester et autres pétrochimiques...). On attend les devis (laine de chez Naturlaine pour ceux que ça intéresse)... mais on est déjà content du tournant que prend la chose (je rêve de cette grande couverture légère au plafond !)
 


Les cloisons.
Nous mettons de la toile de jute sur les montants en bois que nous comptons cacher avec les enduits, le bois n'étant pas un support idéal pour la terre...


Et maintenant, les choses sérieuses !
Nous avons fait tous les mortiers greb dans l'atelier. Même formule que dehors mais sans chaux, du coup, ça craquèle énormément, mais ça tient. Nous passerons là-dessus un enduit fin de plâtre-terre (le plâtre ayant cette vertu très appréciable de ne pas faire de retrait : pratique pour les colombages !)
On voyait beaucoup les traces de mains (lors de l'application du mortier) et j'ai donc passé un rouleau à pâtisserie partout, histoire d'atténuer lesdites et les bosses trop nombreuses pour que ça reste joli... efficace le rouleau (et pour les creux trop prononcés, la petite voisine nous a prêté un ballon en plastique...) ! 





Dans la salle, on se posait la question du fil électrique apportant la lumière dans mon bureau... on a opté pour l'élévation d'une colonne en terre : ce sera la seule terre non enduite et/ou badigeonnée de la maison : on la gardera brute si elle belle ! Pour le moment, cela ressemble plutôt à une espèce de château de sable rudimentaire... En regard, un tronc d'arbre sera posé pour faire la porte...


Et aujourd'hui, les derniers travaux en date :
un mortier terre-plâtre sur la paille dans la chambre. Ce mortier fait aussi office d'enduit, c'est donc là la couche de finition ! 
Trouver le coup de main et la technique pour garder les creux et les bosses et obtenir en même temps un aspect lissé n'a pas été chose facile, mais à la fin, j'ai pigé le truc : il faut mouiller (là aussi) et lisser avec un rond de plastique découpé dans un sot alimentaire (pour nous, c'est toujours les seau d'olive récupérés à la coop bio de Combourg). Autre chose : il ne faut pas humidifier la couche d'accroche, sinon, le mortier adhère moins bien ; et il faut projet l'enduit à la main, c'est ce qu'il y a de plus simple et rapide à mon goût !
Voici donc le rendu (étant entendu que nous brosserons les montants de bois une fois que tout cela sera sec et résistant !) (la troisième travée n'a pas été lissée : on voit bien la différence - et la quatrième n'est pas finie):


 (oui, oui, on laisse les bouts de paille récalcitrants dépassés ! on ne va pas se battre non plus !)
En séchant, la couleur devrait être la même mais en plus clair. Notre terre n'est plus aussi orangée qu'au début... c'est qu'elle est beaucoup moins sableuse...Il sera toujours temps de faire un badigeon teinté ou une peinture (à la chaux, à la caséine, à l'argile...?) ou un glacis, si la couleur ne nous plaît pas.


Pour finir, les petites bricoles à modifier :
d'abord, une fenêtre à changer (celle mon bureau, à l'est)... on en cherche donc une plus grande (maintenant que le soleil n'est plus gêné par les palmes, les premiers rayons devraient entrés par ici dans la maison...)


Et puis la toiture dont il faut rogner du débord : 90cm, c'est trop, ça nous cache trop de soleil (à cette saison, il ne rentre que de 50cm au travers les fenêtres...) et nous fait donc perdre en lumière et en apport thermique, c'est dommage !
Nous envisageons de ne garder que le minimum requis : 50cm. L'ombre projetée devrait sacrément réduire et la maison s'illuminer - bientôt, bientôt...!



Voilà tout...
A suivre : les enduits terre-plâtre sur les mortiers de l'atelier ; les enduits terre-chaux aérienne sur tout le reste de la maison (environ 160m2 de surface murale)... et puis sûrement mille autres choses !

dimanche 7 avril 2013

Reprise & résumé des épisodes précédents

Nous voici de retour pour en finir !
Si l'été daigne être chaud et venteux, nous pourrons emménager en septembre (on croise les doigts, on touche du bois et que peut-on faire d'autre qui porte bonheur ?) - ce qu'il nous reste à faire étant, pour ainsi dire, les finitions (tableau élec., plomberie, enduits-badigeons, sols et plafonds), on n'en aura pas pour si longtemps... mais il faut compter le séchage...!
En bref (et en images), ces 2 mois et demi de pause nous aurons permis de nous reposer et de reprendre le cours de notre vie tant affectionnée, mais aussi de faire 2 ou 3 choses sur le chantier. Et pendant ce temps, notons-le, les cloisons ont séché ! Quant au sol... il va lui falloir un bon soleil !
Dans l'ordre achronologique :
1/ nous avons reçu avant-hier un beau tas de gravats, provenant de la démolition d'une cheminée, qui nous a permis de récupérer de belles pierres de granit taillées (pour faire des marches), des tuiles et des ardoises (pour faire office de couvre-sol - voir ci-dessous) et des briques d'un rouge terre-battue (qui nous permettrons de confectionner un beau pigment pour l'intérieur), les gravats restant servent déjà de remblais :


on voit aussi nos nouvelles petites marches !

dans le carton : la brique en morceaux
 2/ nous avons aussi construit la structure de l'appentis (tout au long de la maison, au nord). Les soubas-sements sont en pneus (moins fastidieux à faire qu'un muret en pierre...et tout aussi efficace en l'occurence). Reste à commander de la tôle et hop ! on pourra ranger tout ce qui traîne !



Les pneus sont à niveaux et remplis de graviers. On coulera un béton de chaux quand la température le permettra. Les fixations sont réalisées avec des chutes de rails pour placo (glanées ici ou là) et une tige filetée : cela permet à la structure d'être scellée (il y a 14 pneus : ça fait du poids) et d'éviter de prendre son envol à tous les vents !

3/ nous avons fait un peu de bois dont voici un échantillon... il faut penser au chauffage pour l'hiver à venir...


4/ on en arrive au frein-vapeur...! Tout est en place pour insuffler la ouate, enfin ! Nous nous sommes un peu creusé la tête pour le fixer contre les murs arrondis en bauge et finalement, nous avons opté pour cette technique : un lait de chaux à la jonction, ce qui permettra à la colle vendue exprès pour l'étanchéité d'adhérer aux murs - ce qu'elle ne faisait pas... le mur étant évidemment trop poussiéreux... reste à essayer pour vous dire si ça marche... ou pas...

Et pour m'amuser, j'ai terminé le pot de lait à l'extérieur... avec un enduit terre dessous pour lisser tout ça, la maison risque d'avoir une sacrément belle allure !



 
Nous nous attaquerons aux mortiers sur la paille à l'intérieur cette semaine... et puis viendra ensuite l'étape de l'isolation... et d'ici là, la météo devrait (on l'espère) nous permettre de faire nos enduits de finition !